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L'église Saint-Martin

L’église Saint-Martin de Survilliers est classée monument historique depuis 1945. Edifiée entre 1480 et 1550 environ, elle appartient à la période gothique et au début de la Renaissance.

église survilliers

« Les architectes n'ont pas cherché l'élégance et le raffinement, mais ont veillé d'autant plus à la solidité et à la cohérence de l'ensemble, et ils ont fait preuve d'un sens développé pour l'harmonie et la proportion des formes

D’importants travaux de rénovation se sont déroulés entre 1976 et 2007, et elle est maintenue dans un état correct.

Les différentes municipalités s’étaient toujours attachées à sauvegarder ce patrimoine culturel et religieux.

Un patrimoine à redécouvrir

L'église est assez remarquable par l'unicité de son style architectural. Les interventions qui ont suivi sa construc­tion au XVème siècle (probablement à partir d'une église plus ancienne) sont restées dans l'esprit originel. Point de rajout, point de modification dans la structure.

Son plan est simple, avec une grande nef gothique mesu­rant 28 mètres et comptant six travées, des bas-côtés égale­ment croisés d'ogives, un chœur polygonal qui domine la belle place Dhuicque (du nom de la famille qui donna des ter­rains à la commune pour l'aménagement de cette place en 1924). Le clocher carré, est classiquement déporté pour des raisons de solidité. il est flanqué de contreforts, coiffé d'une flèche et de quatre clochetons. L'une des tourelles formant elle-même un contrefort, abrite l'escalier à vis de 134 marches. 
La superbe charpente de l'église, comme celle qui supporte les deux cloches, a été refaite sous l'Empire. L'ornementa­tion extérieure est, hélas, très dégradée. Si la façade, avec ses trois niveaux d'élévation (porte en arc segmentaire domi­née par une accolade, fenêtre en plein cintre inscrite dans la même embrasure, double réseau d'arcs superposés en plein cintre et simplement moulurés), est assez bien conservée, il n'en est pas de même des nombreuses figurines qui ornaient autrefois l'entour des vitraux latéraux.

Quelques bêtes fantastiques apparaissent encore, en écho aux immenses gargouilles du clocher qui crachent leurs tor­rents de bave, aux jours d'orage. Les grosses bornes du par­vis, proviennent de l'ancien portail du château de Survilliers.

En pénétrant dans l'église, on est séduit par sa sobriété toute paysanne. Son charme ne procède pas d'une riche décoration mais de la simple clarté des formes. L'enfilade des hautes voûtes de la nef, avec leurs belles clés sculptées en pendentifs respire l'harmonie. 
Deux beaux tableaux ornent le gros pilier qui soutient le clocher et le mur sans fenêtre de l'entrée. L'un représente l'adoration des mages (copie XIXème d'un tableau de Rubens), et l'autre la présentation de Jésus au vieillard Siméon, vaste composition du XVIIIème siècle, dans le style de Jouvenet, restaurée en 1992. 

Les vitraux du bas-côté droit datent de 1864. Comme le chemin de Croix, ils sont typiques du style et de l'iconogra­phie sulpicienne. Il faudra toutefois bien y regarder car, au­-dessus du vitrail de l'annonciation, figurent deux lucarnes représentant Adam et Eve, d'une facture beaucoup plus ancienne (sans doute du XVIème siècle). 

L'autel du bas-côté droit est remarquable à double titre l'autel lui-même, en bois peint, avec ses grandes colonnes et sa superbe ordonnance, la statue de la Vierge, en pierre, du début du XVème siècle, avec à ses pieds, Moïse et le buisson ardent, représentation assez rare pour être signalée. 
A côté de cet autel, dans le mur, on a récemment dégagé une niche voûtée qui présente à sa base deux petites cuvettes avec leur trou d'écoulement en «puits perdu». Ce type de «piscine liturgique» est tombé en désuétude au XIIIème siècle, à la suite du concile de Latran de 1215 (AM. Rolland), mais on a continué à en aménager par la suite et celle de Survilliers, par sa forme en anse de panier et par le travail de son chan­frein paraît bien du XVème siècle. 

Le grand Christ du chœur, en bois polychrome, date pro­bablement du XVIIème siècle. 
Le grand vitrail de la transfiguration date, pour son tiers supérieur, du XVIème siècle et pour son tiers moyen, du XIXème. Pour sa partie inférieure, il s'agit d'une composition contemporaine, réalisée en 1992 par Florent Chaboissier. 
Le grand lutrin, avec l'aigle de saint ]ean, en bois poly­chrome et doré, est particulièrement beau de proportions (XVIIIème siècle). 

Derrière le maître-autel, sur le mur, une inscription d'époque, très effacée, rappelle que l'église fut dédicacée à saint Martin en 1493. 
Sur une clef de voûte de la nef figure la date de 1554. Sans doute s'agit-il là d'une reconstruction de la voûte actuelle mais rien ne permet de l'affirmer. 
Les nombreuses pierres tombales de la nef datent des XVIème et XVIIème siècles. Leurs dessins et leurs inscriptions ont été grattés sous la Révolution. 
Les boiseries du chœur et des piliers datent du XVIIIème siècle, comme le «banc d'œuvre» et le confessionnal. 

Notons enfin le superbe pied de cierge pascal, (XVIIIème siècle), et le curieux tabouret daté de 1599. 
Les vitraux latéraux du chœur, comme ceux du bas-côté nord, ont été détruits en 1944 par l'explosion d'une bombe, à proximité de l'église. 
Il ne semble pas que ces vitraux, d'après les documents que nous avons, faits de grisailles et de figures assez mièvres, aient eu la qualité des autres. Ils ont été rempla­cés par des montages géométriques neutres. 

Pour le cinquième centenaire de l'église, un vaste pro­gramme de restauration extérieure a été prévu (l'intérieur du bas-côté sud a été restauré en 1976 et le bas-côté nord en 1980) portant notamment sur les façades sud et ouest, parti­culièrement abîmées. 

Coordonnées

3 rue d'Alsace Lorraine
95470
Survilliers